Gerda Boateng
Tout au long de février, pour souligner le Mois de l’histoire des Noirs, nous interviewerons quelques-uns de nos artistes favoris issus des communautés noires du Canada. Nous découvrirons leurs inspirations, leurs conseils pour 2022 et bien plus encore.
Qu’est-ce qui vous a menée vers cette carrière? Avez-vous toujours été passionnée pour l’art?
Je suis intéressée par l’art depuis mon plus jeune âge, mais je ne pensais pas que je pourrais connaître le succès. J’ai toujours voulu travailler de façon créative; cela m’a poussée à poursuivre des études en arts visuels. L’université a changé ma façon de voir l’art et je m’en suis éloignée pendant un certain temps en y revenant constamment lorsque j’avais besoin de me recentrer. Tout naturellement, j’y suis retournée et j’ai décidé d’en faire une carrière. Je me suis donné comme objectif de me construire, de m’améliorer en tant qu’artiste, et de réellement y trouver mon bonheur. J’ai commencé à partager mes œuvres sur les réseaux sociaux. Et voici où j’en suis aujourd’hui.
Avez-vous une philosophie personnelle?
Je crois qu’il faut toujours être fidèle à soi-même, être authentique en tout temps, dans tout ce qu’on fait. De cette façon, les choses ont tendance à se placer, à fonctionner tout naturellement. Être soi-même nous aide dans tous les aspects de la vie, que ce soit dans nos relations avec les autres, notre carrière, les occasions qui se présentent à nous et que nous devons saisir, etc. Il est tout naturel que les événements et les expériences qui vous sont destinés soient ceux qui vous attirent.
Qu’est-ce qui vous inspire?
Mon amour des gens! De savoir que nous sommes tous humains, que nous vivons tous de bonnes et de mauvaises expériences. L’idée d'utiliser mes talents et d’en faire bénéficier les autres, c’est ce qui me motive à continuer.
Quelles sont vos tendances artistiques favorites pour 2022?
Je m’intéresse beaucoup aux jetons non fongibles (NFT). J’aimerais bien laisser ma marque dans le domaine, dans un avenir rapproché.
Est-ce qu’il y a un conseil qu’on vous a donné et que vous suivez toujours?
Ne pas s’habituer à vivre des situations qui ne nous plaisent pas et ne pas accepter les choses qui sont contre nos principes. Toujours faire ce qui nous convient.
Quelle est votre œuvre préférée?
Si je devais choisir, j’opterais pour ma toile Narak, ou encore Blue Black. Ces toiles sont mes favorites; elles expriment bien ce qui motive la direction artistique que j’ai prise. Elles représentent l’insécurité avec laquelle j’ai grandi en tant que jeune fille à la peau foncée au Canada.


Est-ce qu’il y a certaines « règles d’art » que vous aimez enfreindre?
Je crois qu’il faut enfreindre les règles existantes. Faire ce qui nous plaît. En art, il ne devrait tout simplement pas y avoir de règles.
Quelle est votre œuvre favorite d’un autre artiste?
J’aime beaucoup le style de Gosia Komoroski. J’aime ses motifs et formes. Son utilisation des formes et des couleurs vives, combinée à ses portraits au style unique, me parle beaucoup. Elle a été une importante source d’inspiration dans mon parcours créatif.
Comment voyez-vous la communauté artistique canadienne devenir de plus en plus diversifiée?
J’ai l’impression que la pandémie a réellement reconnecté le monde aux arts. Les gens s’y intéressent plus que jamais. En gros, je crois que l’art permet à tous de trouver leur place. Je vois de plus en plus de gens qui veulent explorer leur créativité, et c’est exactement ce que l’art leur permet.
Comment votre art s’est-il adapté au monde de plus en plus virtuel?
Cela fait des années que je peins, à l’aquarelle, aux pastels ou au fusain, mais c’est réellement le fait de partager mes œuvres en ligne qui a propulsé ma carrière là où elle est aujourd’hui. Je dois beaucoup de mon succès à l’accessibilité que nous procure l’espace virtuel.